Les traits et le remplissage |
28.09.2013
1. Les traits de séparation
Chaque ligne de découpe, qu'il s'agisse d'une couture, d'une superposition
(charges ou pièces), d'un bourrelet, d'un champlevé ou d'une peinture, est
ce que j'appelle
un trait.
Ces traits sont parfois utilisés pour créer les lignes de séparation
des partitions, des pièces, ou bien ceux servant à dessiner les figures.
Concernant les pièces, il faut prendre en compte, que le nom donné au trait
peut être différent si le motif n'apparaît que d'un côté ou bien s'il est
présent des deux côtés. En général, la symétrie est respectée, mais
lorsqu'elle est décalée en opposition, on emploie le mot « contre » devant
son nom.
Lorsque le nom est laissé seul, c'est qu'il y a une position définie par
défaut et on précisera l'orientation le cas échéant.
Attention, voici une petite subtilité à prendre en compte :
« Une barre bretessée » et « une croix crénelée » (au sens strict) :
En effet, une barre a deux côtés (comme d'autres pièces), le choix entre
le haut, le bas ou les deux peut être fait. Par contre, la croix n'a qu'une
ligne et une seule de contour... :-)
Toutefois, il est assez répandu de trouver dans des armoriaux, même
anciens, « croix bretessée » ou « croix bretessée, contre-bretessée » pour
la croix dessinée ci-dessus.
Voici quelques-uns des traits les plus rencontrés :
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Échancré ou engrelé |
Cannelé |
Ondé |
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Dentelé |
Denté |
Denché |
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Comme on peut le constater, le nom change aussi suivant la taille. La
représentation n'est ici qu'à titre indicatif, car elle est en rapport
avec la taille de l'écu, comme une proportion par rapport à celui-ci.
À noter également l'angle entre les dents, surtout pour le vivré
qui est plutôt employé sur les diagonales (bandes ou barres) ce qui procure
des marches horizontales...
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Vivré |
Nébulé ou enté |
Crénelé |
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Ragulé ou écoté |
Potencé |
Contre-potencé |
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Je reviens rapidement sur les créneaux et j'en profite pour indiquer une
caractéristique qui est valable avec presque tous les traits. Il faut
bien distinguer à quoi se rapporte le trait. S'il sert de pourtour à
un objet, ou s'il sert de séparation entre deux parties.
Vous comprendrez aisément aux vues des dessins que certains termes ne
peuvent être utilisés que dans un seul cas. Exemples :
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Crénelé |
Bastillé |
Bretessé |
Contre-bretessé |
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« Coupé crénelé de sinople et d'or » |
« Coupé de sinople et d'or, à la fasce crénelée de pourpre » |
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Mortaisé |
Palissadé |
Palissé |
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Contre-trèflé |
Cimé |
Fleurdelisé |
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La plupart de ces traits existent avec leur contre. Par exemple, le
« contre-cimé » ou le « contre-fleurdelisé ». À noter que l'on
rencontre souvent une expression plus longue, quelque soit le motif, comme
« Fleurdelisé et contre-fleurdelisé ». Redondance pour
certains, précision pour d'autres...
2. Le remplissage des formes
Les traits, lorsqu'ils sont épais, proposent des surfaces. Ces surfaces,
au même titre que le champ de l'écu peuvent être remplies.
Comment et avec quoi ? Suivez le guide...
Vous connaissez maintenant les couleurs unies
(
chapitre sur les couleurs),
le remplissage avec des
meubles, lorsque celui-ci
est reproduit plusieurs fois. Exemples : Billeté, échiqueté, semé d'hermines,
semé de&bnsp;... (
un meuble).
Vous connaissez peut-être moins ce que j'assimilerais aux textures.
Voici donc, le papelonné et le fretté. À ne pas confondre avec le meuble,
la frette (sans accent). Encore une fois, selon la taille et le ratio utilisé, le nom peut varier...
La texture va donner un aspect de relief, que ce soit un recouvrement de fer forgé ou de tissu.
Si vous venez d'un autre chapitre
utilisez ce lien pour repartir
d'où vous venez, sinon poursuivez votre lecture. :-)>
Quelques exemples de remplissage d'une surface sur des croix,
mais c'est valable pour toutes les autres surfaces (champs, partitions, pièces, meubles).
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« D'or, à la croix d'azur, losangée du premier ». |
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« De pourpre, à la croix d'hermine », c'est la formulation par défaut de
« De pourpre, à la croix d'argent semée d'hermines ». |
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« De pourpre, à la croix dentée d'or, semée d'annelets de gueules ». |
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« D'or, à la croix d'argent, maçonnée de sable ». Notez qu'il s'agit ici d'armes
à enquerre ! Il est aussi possible de trouver d'autres types de maçonnage.
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« D'azur, à la croix de sinople papelonnée ». |
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« D'azur, à la croix d'or frettée de gueules ». Je pense que sur un tel
dessin, « treillissée de 14 pièces » est également correct.
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Il existe aussi le diapré qui donne un aspect de tissu à l'émail, celui-ci
est représenté de différentes manières suivant les créateurs (dessinateurs
ou artiste)... Ca ressemble à une broderie (souvent d'or) qui peut être
représenté comme un motif répétitif.
Normalement, le diapré ne se blasonne pas, ce n'est pas une composante
héraldique de base.
Je tiens à revenir sur le
maçonné, car il représente effectivement
la construction d'un « mur » avec l'empilement des pierres, donc le style
de dessin, mais associé à un émail il prend à son compte la couleur du trait.
On l'a vu en tant que remplissage d'une pièce (la croix) ci-dessus, mais le
maçonné sera plus souvent employé avec des meubles, comme les tours, les
châteaux, les tourelles, les dongeons, et toutes les autres constructions.
Les couleurs utilisées en fond de
vignettes n'ont pas valeur contractuelle. ;-)
(Le morceau de mur représente un meuble que je nommes « un mur ».) |
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- C'est le cas le plus souvent rencontré : un meuble d'argent,
maçonné de sable (noir). Souvent ce sera une tour ou un château ou une
muraille. À ne pas confondre avec le cas « 3 ».
- Autre cas courant, le meuble est de sable, maçonné d'argent.
- Néanmoins, ce troisième cas est le plus « naturel », les « joints »
sont de l'émail du fond. Ce devrait être le cas par défaut lorsque le
blasonnement ne fait d'aucun émail de maçonnerie.
Enfin quelques variantes de maçonnage.
- « D'or, un mur d'argent, maçonné de gueules ». (Enquerre)
- « De sinople, un mur de sable, maçonné d'or ».
- « D'argent, un mur de gueules, maçonné d'or ».
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