Les meubles héraldiques   

 
Sceau blason
01.05.2020




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puce lion héraldique dragonné

1. Définitions et usages

En héraldique on appelle « meuble », toute figure dite mobile, à contrario des « pièces » dont les positionnements sont strictement définis. En effet, les meubles peuvent être placés indifféremment sur une partition ou sur une pièce et à n'importe quel endroit de celles-ci.
Vous l'aurez compris, il s'agit de figures (dessins) qui seront appliquées sur l'écu. Elles peuvent être intégrés à l'écu et elles seront nommées « cousus », ou bien superposées à un élément et dans ce cas on dira qu'elles sont brochantes.

Les meubles en l'héraldique, sont définis comme tels de par leur utilisation ancestrale (élément que l’on peut déplacer)  ; de la simple silhouette unicolore à la figure maçonnée plus complexe.
Il n'y a pas de limitation dans les formes et aucune règle n'interdit un meuble en particulier. On peut donc trouver n'importe quel objet ancien ou contemporain (voiture, fusée héraldique, fusée spatiale, ...).
Dans ce domaine, l'héraldique suit un mouvement historique et contemporain, c'est à dire qu'en fonction de l'époque, on retrouvera plus régulièrement tel ou tel meuble, et celui-ci sera dessiné dans le style de son époque. Cette caractéristique est par ailleurs utile aux historiens et aux héraldistes pour dater plus ou moins précisément la conception d'un blason. Les généalogistes et les archéologues utilisent également le style graphique du dessin pour les aider à dater leurs découvertes.
Un exemple très représentatif de ceci est le lion ; il n’a cessé d’évoluer.
C'est tout naturellement au fil du temps que la famille des meubles s'agrandit et se normalise parfois.

En revanche, le style doit (devrait) rester épuré pour conserver une « éthique » Héraldique.
Un dessin photo-réaliste, non content de gâcher (à mon sens) l'esprit Héraldique, en supprimerait l'essence même (le pourquoi elle a fait son apparition).
Tout comme les logos et les pictogrammes, même s'ils sont dessinés sur un écu, ce ne sont pas forcément des blasons au sens armoiries.

Quelles autres caractéristiques peut-on attribuer aux meubles ?
Par défaut, un meuble doit couvrir la surface de l'écu dans son ensemble, tout en conservant des proportions harmonieuses et un aspect esthétique. C'est ce qui explique que parfois et notamment sur les blasons anciens, que la figure est déformée sur la pointe de l'écu !
On peut également trouver plusieurs meubles identiques ou différents dans la composition d'un blason. Leurs tailles et leurs formes s'adapteront alors à l'endroit où elles seront placées (champ, partitions, répartitions ou pièces).

Lorsque les meubles sont de petites tailles et dessinés plusieurs fois (répétition), deux possibilités existent : Soit ceux-ci tiennent en entier (tous complets) sur le champ de l'écu et on dira qu'ils sont « en nombre », soit ils se retrouvent coupés sur les bords de l'écu et on dira qu'ils sont « sans nombre ».
Ceci est important pour la future lecture du blason.
En effet, dans le premier cas on devra les compter et on dira que le champ de l'écu est chargé de X « nom du meuble ». Exemple : « d’azur, (chargé de) (à) 5 merlettes d’argent ». Ceci est valable pour toutes les autres surfaces comme les partitions, les répartitions, les pièces et les meubles eux mêmes.
Dans le second cas, lorsque les meubles sont « sans nombre », on dira que la surface est « semée » de « nom du meuble ». Exemple : « d’azur, semé de merlettes d’argent ».

Les meubles comme toutes les parties d’un blason peuvent eux aussi être revêtus de n'importe quel émail, voire être composés de plusieurs émaux s'ils sont redécoupés suivant un motif de répartition particulier comme l'échiqueté, le burelé, ... (voir la partie sur les répartitions et les rebattements), ou encore chargés d'un autre meuble. Sans tomber dans l’excès, là aussi les combinaisons sont multiples.
Toutefois, la règle des émaux doit être respectée ! Ce serait une erreur de trouver un lion de gueules sur un champ d'azur (rouge sur fond bleu) ! Cf. le chapitre sur les règles Héraldique.
Cependant, les attributs de la figure ne tiennent pas compte de cette règle. Par attributs, il faut comprendre : tout élément composant ou complémentaire au meuble. Par exemple, en fonction de l'animal considéré, il pourra s'agir de ses griffes, de sa langue, de sa queue, de ses oreilles, ses dents, de son collier, de sa clochette, etc. qui pourront être de l'émail du champ.


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2. Les meubles symétriques

Il existe des meubles beaucoup plus simples comme le carré ou le carreau. Leur usage est assez ancien et comme tous meubles, ils peuvent être placé n'importe où sur l'écu  ; en nombre ou sans nombre.

Le meuble le plus employé de cette catégorie, est sans nul doute le disque. Celui-ci possède de surcroît une particularité dans son appellation : il se nommera « Besant » s'il est de métal (relatif à une ancienne monnaie Byzantine). Le besant est d'or par défaut, si on ne précise pas son métal.
On peut parfois rencontrer un « besant d'argent » et parfois on le trouvera sous l'appellation « plate », mais uniquement s'il est d'argent.
Enfin, ce sera un « Tourteau » s'il est d'une couleur, donc d'un émail autre qu'un métal.
Le disque peut également être combiné de deux émaux dont je vous laisse découvrir les appellations dans le tableau ci-dessous :

meuble héraldique : Tourteau Tourteau-besant, il se pose obligatoirement sur un métal. Il n'y a pas de couleur ni de métal par défaut.
Le premier émail est donc une couleur.
meuble héraldique : Besan Besant-tourteau, il se pose sur un émail autre qu'un métal. Il n'y a pas de restriction dans l'utilisation des couleurs ou des métaux.
Le premier émail est donc un métal.

Voici un tableau non exhaustif des meubles « symétriques » que l'on peut trouver :
 
tourteau Tourteau. Il est de couleur rouge par défaut, mais peut prendre
n'importe quelle couleur (attention pas de métal).
meuble héraldique : Annelet Annelet de gueules (rouge) ;)
besant
plate
Besant, d'un métal (or ou argent). De couleur or, au naturel.
Plate s'il est d'argent.
annelet Annelet
losange Losange, sa taille doit permettre de composer trois lignes de trois colonnes. fusée Fusée, de rapport 3 pour 1 à partir du XVème siècle.
macle Macle, c'est un losange évidé suivant sa forme. rustre Rustre ou ruste, c'est un losange percé ou rempli en rond.
Ici : « D'argent et d'azur ».
billette Billette, rectangle dont la taille est de 1 pour 2. billettes Billettes, couchées ou renversées. Vidées ou percées.

triangle Triangle, se doit d'être isocèle. dent Une Dent ;-)
triangle évidé Triangle vidé. On peut trouver la dénomination de delta. étoile à 6 branches Molette. Partie d'un éperon, elle est percée en son milieu.
étoile à 5 branches Étoile. Elle comporte 5 rais (branches) par défaut.
La pointe est orientée vers le haut, sans quoi elle seraît qualifié de versée.
étoile à 6 branches Étoile à 6 rais. Un autre type d'étoile. À partir de 6 branches on énumère le nombre de rais...
frette Une frette. C'est un élément du fretté. fretté Fretté. Toutes les bandes se poursuivent jusqu'au bord de l'écu.
frette Une frette. Parfois on la rencontre sous cette représentation. treillissé Treillissé. Sur la base du fretté, lorsque le nombre de pièces augmente, ce sera un treillissé et non plus un fretté.


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3. Les figures « classiques »

Les figures classiques, ou encore appelées figures propres ou naturelles sont les plus communes, les plus connues et souvent les plus anciennes...
Effectivement, qui ne penserait pas tout de suite au lion, à la croix (chapitre des pièces) et à la fleur de Lys (ou lis) ? ;-)
Ces meubles ne sont pas les seuls « classiques » de l'héraldique, mais bien les plus connus. Ces figures possèdent de nombreuses variantes dont chacune a sa propre dénomination ; du lion au léopard en passant par le lion léopardé... Attention au piège... : voir le paragraphe suivant.

Lion Le lion, « le roi des animaux ».
Il l'est également en héraldique ; excepté vis à vis des volatiles où l'aigle lui vole ce titre face aux oiseaux.
Le lion est aussi appelé « Léo » ou « Léon » pour le lion Léon d'Espagne. En tant que meuble, il est par défaut rampant, c'est à dire comme le montre l'image à gauche de ce texte, dressé sur les pattes arrières. Attention ce n'est pas dans le sens de ramper mais dans le sens d'attraper, saisir, (du latin : rapere).
Les autres attitudes seront définies dans le chapitre « Les formulations associées aux figures ».


Le lion est presque toujours représenté dans des postures stylisées. Comme indiqué dans le paragraphe précédent, le lion suivant sa posture se fera appeler soit lion, soit léopard, mais il s'agit bien du même animal. Si on veut éviter d'utiliser le nom de léopard, il faudra décrire le lion en deux parties : son corps et sa tête. Un lion avec son corps et sa tête de profil conservera sa dénomination (de lion), en revanche il prendra celle de léopard si sa tête est de face.
Moins réglementé, mais tout aussi présent, le lion en tant que support pour les armoiries.



 
lys argent lys fleur de lys La fleur de lys (ou lis) existe sous une multitude de variantes, elle est plus ou moins stylisée et sa forme n'a cessé d'évoluer jusqu'aux alentours du XIVème siècle où elle s'est « stabilisée ».
Concernant l'origine de sa forme initiale, deux idées se défendent : le lis du monde végétal ou la pointe de lance... (?)
En tout état de cause, la fleur de lys est la figure qui sera utilisée sur les bannières et les blasons pour représenter les armes royales. Dans un premier temps, fleurdelisées, puis ramenées à trois fleurs de lys par Charles V en 1364.

lys or fleur de lis fleur de lis à deux traits fleur de lys lis or



 
Aigle
L'Aigle. Une petite précision qui a son importance : l'Aigle héraldique est féminine.
L'aigle a très souvent été utilisée comme le symbole de l'empire (*, Romain, Germanique, etc.). On la retrouve également sous plusieurs formes et dispositions. Elle peut également être bicéphale (à deux têtes) ou tricéphale.
Ce sera tout de même l'animal utilisé en seconde position après le lion ! Tout comme celui-ci, elle représente la force et le pouvoir.



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4. Les formulations associées aux postures des figures

Avant tout, il faut rappeler que le remplissage des surfaces des animaux, comme celui de tout autre meuble, peut être fait de n'importe quel émail. Toutes les figures peuvent également être partitionnées et composées de rebattements (parti, échiqueté, burelé, semé de ... , etc.) ou chargées d'un autre meuble plus basique.

Je pourrais commencer par : « à chaque animal (à chaque figure), son vocabulaire ! ». Mais heureusement, une majorité de termes s'appliquent à plusieurs d'entre-elles.
Commençons par les postures les plus communes, celles du lion, qui fonctionnent avec beaucoup d'animaux. En l'occurrence, le « fauve » peut être :
 

lion rampant
Rampant
lion sautant
Sautant
lion regardant
Regardant
C'est à dire se tenant sur ses deux pattes arrière, cherchant à agripper, attraper, quelque chose (ou quelqu'un ;-)). Peut-être cherche-t-il à s'élever... Ne pas le confondre avec la figure précédente, ses deux pattes avant sont regroupées et les pattes arrière rapprochées. Il regarde de l'autre côté ;-) (ici, à senestre). Attention son corps reste orienté à l'opposé de la tête.
 
lion passant
Passant
lion couché
Couché
lion dormant
Dormant
lion arrêté
Arrêté
lion assis
Assis
lion accroupi
Accroupi

À chacune de ces postures on peut lui adjoindre une troisième caractéristique très usitée : la position de la tête, c'est-à-dire « regardant ». Par exemple, on obtiendra après retournement de la tête : un lion assis regardant, un lion arrêté regardant, etc.
Dans le même ordre d'idée, d'autres modifications peuvent avoir lieu, celles-ci seront alors précisées, comme dans « un lion assis, la patte dextre, levée ».
Une particularité héraldique entre-aperçu dans l'introduction ; si le lion a la tête de face, on parlera de léopard et non plus de lion. Exemples : léopard (lion passant, la tête de face), léopardé (lion passant, la tête de profil), léopard lionné (lion rampant, la tête de face). Il y a quelques divergences à ce propos entre certains héraldistes, mais il s'avère que la terminologie la plus juste est bien liée à la disposition de la tête, de face ou de profil et non à la disposition du corps. On peut ajouter que normalement un léopard n'a pas de crinière. Cependant ce n'est pas un élément de renonciation au titre de léopard, car il s'avère que les artistes ou dessinateurs de toutes époques laissent leur talent s'exercer librement... ;-)


[Nous verrons dans la partie lecture des blasons d'autres variations sur les figures...]

La première posture (rampant), est une posture très souvent utilisée dans la représentation par défaut d'un animal. Mais pas tous. Pour cette même posture, on pourra rencontrer un vocabulaire plus spécifique en fonction de l'animal concerné. Ainsi on dira d'un cheval ou d'animaux de la même famille (licorne, pégase) qu'ils sont cabrés (acculés ou forcenés) en lieu et place de rampant. Un cerf sera dit saillant, un taureau est furieux. Liste non exhaustive.
Dans une posture plus allongée, on trouvera chez le chien et le cheval la dénomination courant plutôt que passant, mais le cerf sera dit élancé... :-))
Pour les « bêtes », on trouvera des ailes éployées (déployées) ou abaissées.
Il y a énormément de vocabulaire à ce sujet, vous rencontrerez les terminologies les plus courantes aux travers des différents chapitres...

Que peut-il encore arriver à nos pauvres bêtes ? On peut les démembrer, leurs adjoindre un ou plusieurs objets ou artéfacts : auréole, ailes pour des quadrupèdes, colliers, médailles, couronnes, clochettes, carapaces ou manteaux...

lion démembré
Démembré
lion ailé
Ailé
lion auréole
Auréolé

N'oublions pas les bêtes à deux têtes, dites bicéphales, le plus souvent les aigles, mais aussi les lions et d'autres animaux (chiens) qui s'y prêtent volontiers. Il existe bien évidemment des êtres tricéphales, comme l'aigle ou le dragon. Je dirais que la limite en nombre de têtes s'arrête à l'hydre avec ses huit têtes. On peut aussi penser au Cerbère, chien tricéphales gardien des Enfers dans la mythologie gréco-romaine.
Les têtes seules ont également leur vocabulaire propre, je citerais par exemple un « massacre de cerf » (cerf en général), il s'agit des os formant la tête de l'animal et posée de face.
Mais lorsque la tête est de chair et de face, on la nommera « rencontre ». Exemple : une tête de taureau de face se dit au « rencontre de taureau ».


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5. Les formulations associées aux orientations

Tous les meubles ont une orientation par défaut que je nommerais naturelle. Par conséquent, on ne blasonnera (décrira) son orientation que si celle-ci est différente.
Mais puisque nous avons commencé par le lion dans la rubrique précédente, poursuivons avec lui... :-))

lion contourné
Contourné
lion regardant contourné
Regardant, contourné
Sous-entendu « rampant et contourné » et « rampant, regardant et contourné ».


Voici un croissant, il est d'argent au naturel et ouvert vers le haut :
croissant
... à un croissant
croissant versé
... à un croissant versé
croissant tourné
... à un croissant tourné
croissant contourné
... à un croissant contourné

Si un croissant peut être versé, on emploiera plutôt le terme renversé pour un chevron ou un écu, là aussi le vocabulaire dépend des figures, toutefois, c'est plus une « habitude » qu'une faute.
Lorsque les figures sont confrontées (c'est le cas de le dire) deux à deux, le vocabulaire s'adapte. Ainsi deux lions face à face sont dits affrontés, lorsqu'ils sont dos à dos on dira qu'ils sont adossés.

Mais attention, si on prend en considération la figure précédente, le croissant, la position naturelle n'est pas la même que celle du lion. Ceci implique que le vocabulaire employé va être différent pour une même conformation.
Qu'est-ce qui vaut mieux qu'un long discours ? L'analyse des dessins suivants : ;-)

lions affrontés
Affrontés
lions adossés
Adossés

et

croissants affrontés
... aux croissants affrontés
croissants adossés
... aux croissants adossés
 
croissants
... aux croissants affrontés-tournés
croissants acculés
... aux croissants acculés


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puce lion dragonné

6. Les formulations associées aux attributs

Voyons, ... et si nous commencions par l'attribut le plus courant ?
Dans 99% des cas, les bêtes et les humains ont une tête ! ;-)
tete de griffon
(normale)
Pour le dessin de gauche, on dira : « ... à la tête de xxx (ici griffon) », en revanche pour celui de droite on précisera : « ... à la tête de griffon arrachée ». La distinction se voit à la coupure nette ou non de la base du col. À ce propos, si il y a une longue partie du col (du cou) avec la tête (haut du buste), on pourra blasonner : « ... tête et col de griffon arrachés ». tête de griffon arrachée
Arrachée

Lorsque la tête, le buste ou le buste avec la partie supérieure de l'animal sont accolés à une pièce ou à un objet, on dira que l'animal (ou : à la tête de ...) est issant. Exemple : « De gueules, à la fasce d'argent, au lion issant de sable ». Dans ce cas on devrait retrouver la tête de l'animal, ses deux pattes antérieures et le haut de la queue (un lion rampant coupé horizontalement, donc « coupé » ;-)).
Par contre, si ces mêmes éléments ne sont pas soutenus, on emploiera l'adverbe naissant. « De gueules, au lion naissant de sable » (sous-entendu au lion coupé).

Attention, lorsqu'il s'agit d'un parti (coupure verticale), ou qu'un attribut de l'animal (une patte, le plus souvent) arrive d'un côté de l'écu, on dira qu'il est mouvant, en précisant d'où il arrive (mouvant du flanc dextre ou senestre de ...).
Comme nous l'avons vu dans le chapitre précédent il peut y avoir des « monstres » à plusieurs têtes. Or après la tête, l'attribut d'importance est la queue. On les trouvera fourchées, doublées, nouées, diffamées.
La couleur vert clair n'est ici que pour mieux appréhender les différences. Il est rare de retrouver cet appendice d'un émail différent de la figure, mais ce n'est pas interdit.

lions passant
Simple
(non blasonné)
lionqueue nouée
Queue nouée
lionqueue double
Queue double
lionqueue fourchée
Queue fourchée ou fendue
lionqueue couard
Lion couard
Ces attributs s'adaptent à toutes les postures des lions le permettant. « Au lion assis d'argent, à double queue de sinople », si la couleur de la queue est la même on optera plutôt pour cette formulation : « Au lion assis à queue double d'argent ». queue double

lion diffamé
Pour en terminer avec la queue, lorsque l'animal en est dépourvu ou que celle-ci est tronquée, il est dit diffamé.
Le lion, comme d'autres animaux (mais surtout lui) peut être affublé d'une queue d'origine étrangère, j'entends par là, une queue de dragon ou une queue de sirène. Il en deviendra un lion dragonné ou un lion mariné.

Voici maintenant d'autres attributs très caractéristiques des figures qu'on peut rencontrer. Ceux-ci sont spécifiques, mais chacun associera facilement l'animal et l'attribut qui s'y rapporte.
Ces attributs sont blasonnés (décrits) lorsque qu'ils sont d'un autre émail que l'émail général de la figure. Ainsi on trouvera « becquée de ..., à la crête de ..., lampassée de ... », etc. Parfois on rencontrera langué à la place de lampassé, surtout chez les animaux à plumes... ;o).

Voici par exemple pour des animaux à bec : griffons « D'or, à la tête de griffon arraché(e) de gueules, becqué d'argent et lampassé d'azur »,
et « D'or, à la tête de griffon de gueules, becqué de sinople et lampassé d'argent ».

À noter, que le fait de trouver un bec ou une langue de métal (ici argent) sur un champ de métal (ici or), ne rentre pas dans la règle de contrariété des émaux. Il s'agit des attributs de l'animal (idem s'il s'agit des parties d'un objet), par conséquent il n'y à pas de faute (d'enquerre).

Poursuivons avec le lion, il faut bien avouer que le lion est l'animal qui subit le plus de transformations en héraldique. :-) Donc, s'il ne possède ni dents, ni langue, ni griffes, il est nommé morné (figure 1).
Sans quoi, on blasonnera les attributs (figure 2) : oreillé, lampassé (la langue), denté (dents ou crocs), allumé (les yeux), armé (les griffes) de ... (un émail).
L'horrible figure 3 se blasonne donc : « D'argent, au lion diffamé de sable, armé et denté d'azur, lampassé de gueules, oreillé d'or et allumé de sinople ».
1lion morné 2lion armés ... de gueules 3lion diffamé ...


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puce lion dragonné

7. Les autres meubles

ecu dame  
D'or au Titi de sinople becqué et membré de gueules. (Celui ou celle qui trouve de quel oiseau il s'agit, gagne le droit de porter cet écu ! ;-) )

a suivre...    À  S U I V R E . . .    a suivre...


Il existe une très grande quantité de meubles « traditionnels » et une infinité si l'on considère tous les objets et figures imaginables... La plupart ont un nom qui leur correspond directement, par contre, d'autres ont des noms plus mystérieux...
Je nommerais :
Dextrochère (armé à droite).
Correspond à un bras, souvent le coude plié, armé d'une épée vers le haut et orienté vers dextre, c'est à dire sur la gauche de l'écu pour le spectateur. L'arme peut être différente, dans ce cas elle sera blasonnée.
Senestrochère (armé à gauche).
Idem ci-dessus, mais orienté de l'autre côté (vers senestre).



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