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De nos jours on a tendance à accorder certains mots de vocabulaire héraldique qui normalement étaient invariables dans les blasonnements,
d’où le (e) que j’ai ajouté.
. Le brochant devient inutile ici car le « bâton péri » est une brisure de ces armes.
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Les armoiries dans leur ensemble ne représentent pas forcément que l'écu (le blason). Les armoiries sont, ou peuvent être,
« habillées » de nombreux autres éléments que nous allons voir en détail.
Cet « habillage » est apparu plus tard dans l'histoire de l'héraldique, et il n'obéit à aucune règle bien
définie (sauf exceptions citées plus bas) si ce n'est l'embellissement des armes en elles-mêmes.
Par conséquent, il ne faudra pas rechercher à chaque fois un quelconque symbole dans ces éléments.
Nombres de ces éléments vont pouvoir se retrouver ensemble car ils occuperont chacun une place bien précise dans
la composition des armoiries.
Ces éléments, cet « habillage » représente dans le jargon héraldique, les ornements extérieurs.
Plus les armes sont honorables et la personne puissante, plus les ornements sont somptueux.
Il faut toutefois noter que l’utilisation de certains ornements est « réservé », car ces ornements correspondent à
un titre de noblesse particulier. En effet, s'attribuer une couronne, alors qu'on ne possède pas de titre de noblesse, relève
de la pure usurpation de titre et n'a strictement aucune valeur. Vous n'en serez pas roi pour autant ! ;o)
Tout comme pour les couronnes, les heaumes se déclinent en variantes censées représenter un titre. Je dis censé
car la règle ne fût apparemment pas respectée ! :) Néanmoins à une certaine époque, tout le monde
avait le droit de posséder ses armoiries plus ou moins « habillées ». Cependant il pouvait en couter très
cher à l'usurpateur d'un heaume de noblesse et de surcroit d'une couronne ! L’utilisation abusive de tels ornements étaient
sévèrement punis...
Ces heaumes, mis en tant que timbres sont apparus plus tardivement et sont d'avantage des heaumes de joutes et de parades que des casques
utilisés au combat !
Avant de commencer, je précise que chaque élément (ornement) est facultatif, s'il n'est pas présent on passe
au suivant dans l’énumération. :-) D'autre part, la couronne ne sera pas répétée moulte fois,
elle sera soit directement au-dessus de l'écu, soit sur le timbre, soit au niveau du cimier, ou encore au-dessus,
couvrant le manteau ou équivalent (chapiteau, pavillon, ...).
Une fois l'écu blasonné, l'énumération des ornements extérieurs s'effectuera généralement
dans l'ordre suivant :
- Le blasonnement fera tout d'abord mention de ce qui coiffe directement l'écu.
- Le blasonnement du timbre.
- Le blasonnement du cimier.
- Les lambrequins et plumails.
- L'ordre de distinction ou d'appartenance.
- La capeline et autres manteaux.
- La devise et le cri.
Encore une fois ci ceux-ci sont présents…
Voici une représentation un peu chargée d’une armoirie pour voir en détail
le positionnement et le type de quelques ornements qu'on peut trouver :
(
1) Le blason... :-)
(
2) On trouvera ici, tous les modèles de couronnes ou de couvre-chefs.
Cet ornement qualifie un titre ou plus souvent lorsqu'il est de grande taille son type peut être représentatif
d’une ville ou d’un état. La couronne est normalement légèrement au-dessus de l'écu.
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3) Le cimier quant à lui est souvent « aux couleurs » de l'écu, mais ce n'est pas une obligation.
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4) Les lambrequins et autres listels. Ces ornements sont liés aux couleurs du blason.
Il est d’usage que la couleur du dessous des lambrequins soit de la couleur du champ de l’écu et le dessus de l’émail principal
de l’écu. L’émail principal est fonction du blason, ce peut être soit un meuble, soit une pièce.
(
5) Le collier d'appartenance à un ordre...
(
6) Ces ornements sont répertoriés en trois familles dont il n'existe pas de liste exhaustive.
Ils servent de décoration en « maintenant » le blason.
- Les tenants : ils représentent les personnes dont les plus usitées sont : des anges, des hommes quasi nus, des chérubins,
des moines, des hommes d'armes (gardes), des maures, etc.
- Les supports : ils représentent les animaux. C'est la famille la plus représentative des ornements. Les plus connus étant,
les lions, les licornes, les chiens, suivis des nombreuses autres bêtes fabuleuses...
- Les soutiens : ce sont tous les éléments non-vivants, divers et variés, comme les arbres, les troncs, les colonnes,
les piliers, etc...
Les soutiens peuvent être déclinés dans une seconde catégorie qui sera le plus souvent placée en sautoir
sous l'écu avec une taille relativement imposante.
Dans cette catégorie on va y retrouver des armes (épées, hallebardes, ...) mais aussi des bannières avec
leur hampe et leur fanion, ou encore d'autres ayant la particularité d'être distinctif, comme les bâtons de maréchaux,
les clés du paradis, les masses d'armes (grand chancelier) … Ces soutiens sont « réservés » à
ceux qui en possède le titre.
(
7) La devise. Tout le monde n’en a pas.
(
8) Le cri. Tout le monde n’en a pas.
(
9) Ne cherchez pas. Le neuf (9) n'est pas représenté. ;-))
Dans leur globalité, les armoiries décrites ci-dessus peuvent être placées sur un support encore plus imposant.
Cf. image ci-dessous :
Il s’agit des chapiteaux, des tentes, des pavillons, des manteaux (mantels) ou des capes (capelines) qui représentent une grande
surface de « tissu », tantôt aux armes, tantôt unis.
Oui mais alors, pourquoi ne pas les utiliser directement et passer par
la croix ? Comme précisé dans le chapitre des pièces, la croix est la
concrétisation du pal et de la fasce ! ;-)
Mais il ne serait pas faux de dire : « Gironné d'or et d'azur,
chargé d'un pal contre-palé d'azur et d'or (4p) et d'une fasce brochante,
contre-fascé (4p) ... ».
Voici d'autres blasonnements corrects même si je les trouve un peu moins digestes :
Ou bien une version très précise en définissant les neuf quartiers et
utilisant un partitionnement différent de la croix :
Voici la version donnée le livre « Blasons de Touraine » de Bernard de
Fournoux :
Je n'y adhère pas du tout car bien trop imprécise ! Un fascé ou un palé est composé de six pièces par défaut
(ce qui n'est pas le cas ici). Les cantons sont dits gironnés, que nenni ! On pourrait dire composé
de deux girons (encore faudrait-il préciser émaux et dispositions) ; une utilisation du taillé
et du tranché serait mieux adaptée.
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humm, oui, effectivement il n'y a que ces deux émaux mais l'ordre n'est pas le même pour chaque rabattement !